Un rapport intitulé « Massacres cautionnés par l’Etat : Règne de l’impunité en Haïti », publié par la Clinique Internationale de Défense des Droits Humains de la Faculté de droit de Harvard et l’Observatoire Haïtien des Crimes Contre l’Humanité (OHCCH), met en cause la responsabilité du gouvernement Haïtien dans trois massacres.
Le rapport met en évidence des attaques lancées par des gangs lourdement armés, qui ont pris pour cible les habitants de quartiers défavorisés. Les gangs ont reçu des moyens et l’approbation d’acteurs étatiques, allant des hauts fonctionnaires de l’administration du Président Jovenel Moïse, à des agents de la police nationale d’Haïti.
Une analyse de trois attaques qui ont été exécutées entre 2018 et 2020, et qui ont coûté la vie à, au moins, 240 civils, est exposée dans ce rapport. Les massacres ont pris pour cible les quartiers populaires de Port-au-Prince La Saline, Bel-Air et Cité Soleil. Des quartiers qui ont tous joué un rôle de premier plan dans l’organisation des manifestions qui réclamaient que le gouvernement de Moïse rende des comptes, sur la dilapidation du fonds pétro-caribe et d’autres violations des droits humaines, qui affligent Haïti.
« L’administration Moïse maintient que ces attaques ne sont que des querelles internes entre gangs armés, mais des preuves indéniables établissent que des représentants du gouvernement de haut niveau ont joué un rôle important dans la planification et l’exécution des attaques, ainsi que pour les dissimuler », affirme Mario Joseph, avocat responsable du Bureau des Avocats Internationaux, l’un des membres de l’OHCCH.
Des policiers en civil et des ressources policières ont été utilisés pour perpétrer les attaques, au cours desquelles la police nationale d’Haïti n’est pas du tout intervenue. Lors de chaque attaque, des gangs sont arrivés dans le quartier visé et ont ouvert le feu sur des civils, violé des femmes, incendié et pillé des maisons.
Le rapport repose sur une analyse rigoureuse des éléments de preuve qui ont été recueillis par de multiples acteurs Haïtiens et internationaux au cours des dernières années, au regard du droit international pénal. Les étudiants de la Faculté de droit de Harvard Joey Bui (JD’21) et Nathalie Gunasekera (JD’21) ont dirigé les recherches et rédigé le rapport sous la supervision de la professeure Lindstrom.
SMBN (Source médias Haïtiens)