Jeudi matin, une réunion s’est tenue à l’Hôtel de la Collectivité pour signer la convention de partenariat de la cellule CARE. Cette cellule est née de l’ambition d’aider les entreprises de Saint-Martin à réussir, en se concentrant sur les fondamentaux, c’est-à-dire leur capacité à se structurer pour se renforcer.
C’est en présence du Préfet Serge Gouteyron, du Président de la Collectivité, Daniel Gibbs, de la Présidente de la CCISM, Angèle Dormoy, de Lydia Esor, responsable du Centre des finances publiques, ainsi que de Chiva Ada, de la structure ADIE et de Sabrina Rivère d’Initiative Saint-Martin Active que c’est déroulée la réunion.
Le début de la crise sanitaire et notamment le confinement de mars/avril 2020 ont révélé l’urgence à agir pour accompagner les entreprises à mieux affronter une nouvelle crise sur Saint-Martin. Selon le Président Daniel Gibbs, « le taux de dossiers défavorables aux aides Covid-19 en est la principale illustration ».
Aussi, la Collectivité et la CCISM ont mené des actions d’accompagnement, auprès des entreprises qui ne pouvaient pas bénéficier des dispositifs de sauvetage, ou qui rencontraient des difficultés administratives et financières.
« Le travail de la Cellule consistait principalement à la prise de contact et à la sensibilisation des administrations fiscales ou sociales, sur les situations pour lesquelles nos services respectifs étaient saisis », poursuit le Président Gibbs, tout en affirmant que « les entreprises volontaires ont également pu bénéficier en juillet de webinaires sur les fondamentaux du chef d’entreprise ».
Intervention de chaque acteur autour de cinq parcours
En fin d’année 2020, « il nous est apparu que le succès d’un tel dispositif dépendait fortement de l’adhésion de l’ensemble des parties prenantes, et de notre capacité à proposer un parcours cohérent d’aide à la régularisation ».
C’est pourquoi, en tant que Région, et donc cheffe de file du développement économique, la Collectivité a souhaité réunir ses partenaires autour d’une démarche cohérente dans laquelle chacun a un rôle défini.
Une nouvelle impulsion est ainsi donnée à CARE, en organisant l’intervention de chaque acteur autour de cinq parcours. Un parcours destiné aux entreprises en irrégularité fiscale, un parcours destiné aux entreprises en irrégularité sociale, un parcours pour les entreprises rencontrant des difficultés réglementaires, et enfin, deux parcours à destination des acteurs de l’économie informelle.
Chacun des six partenaires interviendra à différentes étapes de ces parcours en fonction de ses compétences ou des services proposés. L’offre d’accompagnement assurée par les parties prenantes repose sur des conseils pour passer de l’idée au projet, des conseils à la création d’entreprises et aux formalités administratives de création, la formation à l’acquisition de connaissances sur la gestion d’entreprises et les obligations administratives et règlementaires, l’appui au montage de projets et de l’ingénierie financière, et enfin, l’accompagnement post-création et/ou du coaching individualisé.
Collaboration renforcée entre les partenaires
La COM, la CCISM, l’ADIE et ISMA sont les principales « portes d’entrée » de CARE chargées de définir au préalable le parcours individuel du bénéficiaire. Chacun aura ensuite en charge d’apporter une solution, ou tout du moins des réponses, et une attention particulière à la situation de l’entreprise, ou du particulier concerné.
En cela, la participation des services de l’Etat était un pré-requis essentiel, et le Président Gibbs a tenu à remercier le Préfet Gouteyron « qui a tout de suite tenu à participer aux travaux de CARE, et à engager ses services, dès que je lui ai présenté le dispositif en février dernier (…) Je salue le Centre des finances publiques d’avoir accepté la demande de la Collectivité d’être acteur de ce dispositif ». Tout en remerciant également la participation des partenaires associatifs, ISMA et ADIE.
Depuis cette année 2021, la Collectivité a également renforcé sa collaboration avec l’ADIE, devenu depuis IRMA un acteur incontournable des très petites entreprises du territoire, en proposant des financements et un accompagnement des acteurs très éloignés de la culture de l’entrepreneuriat.
CARE, une gouvernance économique rénovée
La convention prévoit la réunion mensuelle, voire bimensuelle, d’un comité de suivi permettant d’aborder les demandes d’accompagnement, et de mettre en œuvre le plan d’actions conjoint que nous portons.
Les premiers mois du dispositif sont essentiellement dédiés à des actions de terrain avec les partenaires, indique Daniel Gibbs, « l’enjeu de ces prochains mois est en effet de faire connaitre la cellule CARE, sur l’ensemble du territoire, et d’identifier les potentiels bénéficiaires ». Une convention qui engage les différents acteurs pour un partenariat de 12 mois renouvelable, si besoin, « sur la base d’une évaluation que nous mènerons conjointement à la fin de cette période ».
La cellule CARE constitue les prémices « d’une gouvernance économique rénovée qui traduit l’attachement de la Collectivité et ses partenaires institutionnels, chacun dans ses compétences, à consolider le tissu entrepreneurial pour renforcer l’économie locale ».
Une démarche inédite, également, par son ambition d’identifier et de qualifier les acteurs de l’économie informelle « qui participent, hélas, à une concurrence déloyale des nombreuses entreprises conscientes de leurs obligations et de leur rôle d’agents économiques ».
Une économie informelle qui a aussi « un fort impact sur les recettes fiscales et sociales de l’Etat ou la Collectivité, nécessaires au financement des services publics et infrastructure du quotidien ».
SMBN