C’est habillé de bouses blanches, masqués et protégés par des gants que l’équipe de techniciens en identification criminelle (TIC) de la gendarmerie nationale officie dans le laboratoire de La Savane.
La cellule d’identification criminelle (CIC) de la gendarmerie des îles du Nord est composée de quatre techniciens, l’adjudant-chef Florence Gonon, l’adjudant-chef Sébastien Gallais, l’adjudant Cindy Jeannes et du maréchal des logis-chef Grenier Florence. Les techniciens en identification criminelle interviennent sur la partie française de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, et collaborent, à l’occasion, avec leurs homologues de Sint Maarten.
Un visite des lieux sous la houlette de l’adjudant-chef Florence Gonon, responsable de la CIC des îles du Nord, pour une présentation du plateau technique, « un endroit où l’on passe énormément de temps, et où l’on ramène les indices prélevés sur le terrain, pour effectuer des recherches en empreintes digitales et des recherches sur l’ADN », affirme l’adjudant-chef.
L’ADN est traité en métropole
Si les empreintes digitales sont traitées à Saint-Martin, les prélèvements d’ADN sont envoyés en métropole pour être analysés en laboratoire, puisqu’il ne peut être traité à Saint-Martin et dans l’ensemble des Antilles. « Si c’est en urgence, on peut avoir des traitements d’ADN en 48h00, à partir du moment où le laboratoire a réceptionné le prélèvement ». Pour ce faire, dans le cas d’homicide, la cellule collabore avec Air France qui achemine les prélèvements dans la cabine de pilotage, pour être récupérés à Roissy et acheminés au laboratoire.
Les révélations d’empreintes digitales se font sur le territoire, car comme tous les départements de métropole et d’outre-mer, Saint-Martin possède le même équipement que toutes les cellules d’identification criminelle, et « tous nos process suivent le protocole qui figure dans le manuel criminalistique de la gendarmerie », précise Florence Gonon.
La cellule d’identification intervient pour tout type d’affaire
Les techniciens travaillent sur les indices qu’ils prélèvent sur les scènes de crime, mais également sur les indices prélevés par les gendarmes des brigades, lorsque ces derniers interviennent sur des cambriolages, des vols à main armée, des vols de voitures, etc.
« Ils vont prélever potentiellement des choses qui peuvent être intéressantes et pertinentes, nous les ramener, et nous les travaillons au laboratoire pour faire des recherches d’empreintes digitales », assure la chef de la cellule d’identification criminelle.
La CIC intervient essentiellement sur les grosses scènes d’infraction, « pas forcément des scènes de crime sanglant. On va intervenir sur les homicides, les tentatives d’homicide, les braquages, les viols, les incendies, les découvertes de cadavre. Ça peut être des suicides ou des suicides qui n’en sont pas, aussi on nous demande ce que l’on appelle des « levées de doutes ». Donc on travaille sur le corps pour voir s’il y a des traces suspectes ». Les techniciens assistent donc aux autopsies pratiquées par des légistes qui viennent de Guadeloupe.
Le service intervient également sur les phénomènes sériels, « par exemple, s’il y a une série de vols de voitures dans un même secteur, on va intervenir pour apporter la plus-value, le petit truc en plus, que ne vont pas faire les brigades qui sont occupées sur d’autres faits ».
Les techniciens font également beaucoup de révélations chimiques, c’est-à-dire qu’ils vont essayer d’identifier les véhicules dont le numéro de série moteur a été meulé et maquillé, pour reconstituer le numéro de série.
Une formation permanente
Comme chaque année, les CIC de France et d’outre-mer participent à un exercice orchestré par le Pôle Judiciaire de la gendarmerie nationale, basé à Cergy-Pontoise. Le Pôle Judiciaire a envoyé un colis, appelé EIC (Essai Inter-plateau Criminalistique), contenant des empreintes. Chaque cellule d’identification criminelle doit les rechercher et, comme pour un vrai dossier, les traiter, prendre les photos, les révéler en fonction de la nature du support avec des produits que les techniciens aurons estimé les plus pertinents à appliquer.
« Nous sommes évalués sur la stratégie de traitement que l’on aura décidé d’adopter, sur la qualité de nos photos, ou encore la qualité des empreintes qui auront été révélées », explique Florence Gonon. Toutes les empreintes révélées sont numérisées et envoyées à Cergy-Pontoise, au FAED (Fichier Automatisé des Empreintes Digitales), qui va les rentrer dans la base de données pour tenter d’identifier le suspect.
Durant leur travail au quotidien, l’adjudant-chef affirme ne pas avoir d’accès direct au fichier, « mais nous avons ensuite le retour des recherches », et si la cellule d’identification criminelle travaille dans le cadre de la flagrance, et selon la gravité du dossier, les résultats sont fournis en quelques jours.
SMBN