Jeudi dernier, Daniel Gibbs a officialisé sa candidature et lancé sa campagne pour les législatives du mois de juin prochain. Entouré d’une partie de son staff, le candidat à la députation a effectué un rapide tour d’horizon de ses différentes compétences politiques au service de Saint-Martin.
Daniel Gibbs a fait un petit retour sur les élections territoriales, « on a eu une campagne électorale qui a été intense et qui, au bout du compte, n’a pas porté ses fruits pour la Team Gibbs. Par contre, nous avons fait un score plus qu’honorable, puisque sans alliance on a réussi à être au deuxième tour ».
Pour le candidat Gibbs, les législatives sont un autre combat que les territoriales, « mais c’est un challenge tout aussi important pour nos territoires, puisque les législatives incluent Saint-Barthélemy ». Gibbs a présenté son suppléant, Thomas Gréaux, « un ingénieur en bâtiment public, qui est aussi quelqu’un investit dans la sphère économique et sociale de Saint-Barthélemy, puisqu’il est le Président, depuis 2020, de la CEM (Chambre Economique Multiprofessionnelle) de son île ».
Déjà député de 2012 à 2017, Daniel Gibbs précise avec effectué « de multiples interventions, de multiples propositions d’amendements, avec des rapports, dont le dernier en date portait sur l’évaluation des compétences de l’article 74 dans son environnement régional, Saint-Martin, Sint Maarten, Anguilla et Saint-Barth ».
Accélération du développement économique
« Je suis quelqu’un qui ne lâche rien », assure Daniel Gibbs, « je ne suis pas quelqu’un qui a l’habitude de s’exprimer à tout va, je préfère privilégier l’action et ensuite la parole. Mais en tout état de cause, tout cela avec une concertation en amont avec les différentes institutions, que ce soit la Collectivité de Saint-Martin ou de Saint-Barthélemy ».
Et, en tant qu’ancien parlementaire, « j’ai très bien adopté les mécanismes pour faire en sorte que nous parvenions à pouvoir faire avancer un certain nombre de thèmes emblématiques, comme le transfert de compétences ». Un sujet qui lui tient à cœur et qui fait partie de son programme, tout comme « l’accélération du développement économique, dans le respect des intérêts saint-martinois ».
Autre sujet à son programme, « la lutte contre la vie chère. Il est nécessaire d’avoir des instituts de contrôle pour garder un certain nombre de tarifications à la hauteur des bourses de tout un chacun », ainsi que « l’octroi de nouveaux moyens budgétaires qui sont destinés à la poursuite du rattrapage de nos équipements structurants (…) Pour qu’un territoire qui vit essentiellement du tourisme puisse être à hauteur de son développement, il y a un certain nombre d’équipements structurants qui doivent être portés par les services de l’Etat, et je compte bien être dans la continuation, au niveau national, de ce que nous avions fait au niveau local ».
Libre choix en matière de vaccination
Sur sa feuille de route figure aussi « la consolidation d’un tourisme durable. Nous avons dit qu’après Irma on s’inscrivait dans une visibilité de durabilité, non seulement en termes d’efficacité, mais aussi environnemental ». Pour Daniel Gibbs la mise en œuvre d’une politique sanitaire « passe par l’augmentation des moyens hospitaliers, et non plus par la multiplication des restrictions liberticides. On a traversé une crise sanitaire, mais il faut être réaliste (…) Un hôpital a besoin de plus de moyens pour pouvoir apporter des secours, des soins. On a focalisé sur les restrictions des libertés, mais on n’a pas focalisé sur les moyens mis pour soigner. C’est un combat dans lequel je m’engagerai ».
Le respect du libre choix en matière de vaccination est également à son programme, « à un moment donné, il va falloir que tout le monde choisisse son camp et exprime son opinion (…) Là, je m’engage sur le respect du libre choix en matière de vaccination. En tant que Président, ce n’était pas de ma responsabilité, je ne pouvais avoir qu’un avis, mais en tant que parlementaire je suis habilité à porter cet avis plus haut et au niveau législatif ».
Dématérialisation du RSA
Autre point porté par le candidat Gibbs, « la création d’emplois pérennes, avec tous les dispositifs qui permettront d’aller dans le sens de l’emploi », ainsi que « la lutte contre l’immigration irrégulière. C’est un sujet que beaucoup de politiques ne veulent pas parler. Mais il faut parler du sujet… Pour avancer, il faut parler des sujets qui nous gangrènent et qui gangrènent Saint-Martin ».
Tout en assurant qu’il n’y a pas « une chasse à l’homme, mais il y a peut être une régularisation à entrevoir, peut être des moyens à mettre à disposition du territoire pour freiner un certain nombre de rentrées sur le territoire. C’est une compétence étatique, et c’est un sujet que je souhaiterai aborder très rapidement avec les autorités compétentes ».
Un des chevaux de bataille de Daniel Gibbs est la dématérialisation du RSA, « comment ne pas en parler quand c’est un flux que vous ne pouvez pas contrôler, dans la mesure où vous avez des dotations qui sont fournies par l’Etat, mais aussi une partie qui est versée par vos impôts. Cette manne augmente de plus en plus… Nous ne disons pas que nous ne voulons pas verser le RSA aux différentes personnes à qui il doit être attribué, nous disons simplement que nous voulons contrôler ce versement, pour qu’il aille aux bonnes personnes, pour les bonnes raisons ».
La défense des intérêts de Saint-Martin, au niveau européen, et la concrétisation de 130 millions de crédits de l’Union Européenne prévus pour Saint-Martin d’ici 2027, sont aussi au programme, « et ça c’est du lobbying. Non seulement au niveau de l’Europe, mais aussi au niveau des ministères, pour être certain que Saint-Martin obtienne sa juste contribution au niveau de ses crédits européens ».
Un autre sujet à son programme, « la coopération avec nos voisins (…) Mais aussi l’instauration d’une politique éducative prenant en compte nos réalités linguistiques », ainsi que « l’implantation de nouveaux services publics sur le territoire, comme une agence de la poste, ou encore la Banque Publique d’Investissement (BPI) ».
SMBN