Le jeudi 22 juillet 2021, le détenu âgé de 48 ans était retrouvé mort dans une cellule du poste de police de Philipsburg. Le porte-parole de la police a précisé que l’homme ne se trouvait pas en prise pour un acte criminel, mais parce qu’il avait troublé l’ordre public.
C’est à Sint Peters, le dimanche 18 juillet, que l’homme avait été interpellé par la police, suite à des appels téléphoniques de voisins qu’il aurait harcelé et agressé. Selon le Daily Herald, le porte-parole de la police a indiqué que la surveillance et les soins du détenu ne relevaient pas de la responsabilité de la police de Sint Maarten, mais de la prison et de la Fondation pour la santé mentale (MHF).
Durant les quatre jours qu’il avait passé dans sa cellule, le détenu avait reçu des visites d’un infirmier du MHF et d’un psychiatre membre de la direction de MHF. Contacté par le Daily Herald, le médecin a indiqué ne pas connaître le patient et n’a pas souhaité faire de commentaire.
Le journal a appris que MHF a pour politique d’administrer des injections aux patients qui ont un comportement psychotique et/ou constituent une menace pour eux-mêmes ou leur environnement, dans le but de les mettre sous sédation. Le médicament d’urgence standard consiste en l’halopéridol, souvent en association avec le diazépam (Valium) et la prométhazine. A Sint Maarten, la dose d’halopéridol administrée à des patients psychiatriques est de 10 mg/ml, une quantité deux fois supérieure à celle administrée aux Pays-Bas, qui est de 5 mg/ml. Par ailleurs, un électrocardiogramme (ECG) doit être effectué après l’injection afin que le médecin puisse voir comment réagit le cœur.
Trois morts en moins d’un an
L’inspection de la santé publique enquête sur les décès de deux patients de MHF. L’un d’eux, âgé de 43 ans, avait été retrouvé mort à l’isolement à la clinique de MHF, à Caye Hill, le 27 août 2020. Le médecin légiste avait conclu qu’il s’agissait d’une mort non naturelle.
L’autre malade, toujours patient de MHF, était décédé au Sint Maarten Medical Center au mois d’octobre 2020 après avoir reçu une injection à son domicile par des infirmières de MHF. La patiente s’était effondrée devant son mari, avant de décéder au bout de cinq jours à l’hôpital.
Présente au poste de police lorsque le détenu est décédé, l’avocate Sjamira Roseburg a déclaré au Daily Herald que l’homme aurait du être admis dans les locaux de MHF ou d’une autre institution comme Turning Point, où il aurait pu être surveillé 24h/24 et recevoir les soins nécessaires.
L’avocate a ajouté que « de toute évidence, le monsieur a reçu des soins inadéquats pendant sa détention (…) Des procédures appropriées doivent toujours être suivies, en particulier lorsque la vie des personnes est potentiellement en danger ». Sjamira Roseburg a souligné qu’il a eu, en moins d’un an, trois décès après l’injection de médicaments à des personnes ayant des problèmes de santé mentale, « il faut regarder de plus près ! ».
SMBN (Source Daily Herald)