Le collectif d’artistes HeadMade Factory a participé, il y a quelques semaines, à la 9e édition de la Foire d’Art Contemporain AKAA (Also Know As Africa), un événement incontournable dédié aux artistes africains et de la diaspora.
Pour Florence Poirier-Nkpa, artiste plasticienne et coordinatrice des projets de HeadMade Factory, cette foire représentait une occasion idéale de mettre en lumière le talent des artistes caribéens. Parmi les œuvres présentées, on a pu découvrir une collaboration entre l’artiste nigérian Ade Adesina et Florence elle-même, qui, bien qu’elle ne soit pas d’origine africaine, entretient des liens profonds avec le continent.
Cette édition de la foire a particulièrement mis l’accent sur l’art contemporain en Caraïbe, et HeadMade Factory a fièrement représenté cette région avec deux de ses membres, Ménélik Arnell et Florence Poirier-Nkpa. Ménélik a joué le rôle d’agent, présentant et diffusant les œuvres en tant que « galériste ». Florence souligne que HeadMade Factory s’est davantage positionné comme une agence que comme une galerie, une approche qui a été chaleureusement accueillie par le public.
Durant les quatre jours de l’événement, la délégation saint-martinoise a eu l’opportunité de nouer des contacts précieux avec des galéristes de renom. Florence exprime sa satisfaction, « ces rencontres sont une véritable source d’inspiration. Le travail est en pleine évolution, et de nouveaux projets pourraient voir le jour prochainement ». Elle insiste sur l’importance de ces échanges, car ils permettent de confronter leur pratique à un public averti et d’intégrer leur art dans le marché.
Cependant, Florence souligne un défi majeur. En effet, le marché de l’art à Saint-Martin est souvent influencé par les fluctuations de la saison touristique. « Souvent, on se projette plus dans une pratique touristique qu’artistique, alors qu’on pourrait combiner les deux, car le touristique n’empêche pas l’artistique ».
Lors de cette foire d’art contemporain, HeadMade Factory a présenté l’art comme un produit local, affirmant que Saint-Martin est un terreau fertile pour l’art contemporain, capable d’être diffusé à l’échelle nationale et internationale. Des galéristes venus de Berlin, des Pays-Bas, de Suisse, de Los Angeles, ainsi que d’autres îles comme la Guadeloupe, ont été témoins de cette richesse artistique.
Les retours ont été très positifs pour les deux artistes saint-martinois. Toutefois, Florence Poirier-Nkpa souligne qu’il est essentiel d’élargir le projet l’année prochaine en intégrant un nouvel artiste. Pour cela, un soutien accru autour du collectif est nécessaire, « nous allons travailler dans ce sens », assure-t-elle. Un accompagnement financier sera crucial pour assurer une diffusion adéquate de leurs œuvres.
« Ce projet a été partiellement subventionné par la Collectivité de Saint-Martin et la DAC (Direction des Affaires Culturelles) de Guadeloupe. Mais pour avancer, nous devons nous développer davantage », conclut Florence Poirier-Nkpa.
SMBN