Les faits se sont déroulés le samedi 21 novembre dans le XVIIe arrondissement de Paris, à l’encontre de Michel Zecler, un producteur de musique d’origine martiniquaise.
Ce dernier, qui reconnait ne pas porter de masque, décide de vite rentrer dans son studio d’enregistrement lorsqu’il voit une voiture de police arriver.
Trois policiers lui emboitent le pas et rentrent de manière illégale dans les locaux, où ils le frappent violemment tout en proférant des insultes racistes. Ce que ne savent pas les fonctionnaires de police, c’est qu’une caméra de surveillance du local est en train de filmer la scène.
Les images de la vidéosurveillance que c’est procurée le média Loop Sider montrent clairement que les policiers qui sont à l’intérieur du studio frappent Michel et essaient de le faire sortir de force à l’extérieur.
Coups de poings, de pieds ou encore de matraque pleuvent comme les insultes le traitant de « sale nègre ». Au sous-sol du studio des jeunes sont en train d’enregistrer et après qu’ils se soient rendu compte que Michel appelle à l’aide, ils montent à l’étage forçant les policiers à sortir du studio.
Jet d’une grenade lacrymogène dans le studio
Les renforts de police arrivant sur les lieux, les trois policiers tentent à nouveau d’entrer dans le studio en frappant avec leur matraque, sans succès. Après avoir brisé une vitre, ils jettent une grenade lacrymogène à l’intérieur du local. Des images filmées par des personnes à l’extérieur montrent les policiers qui ensuite pointent leurs armes en direction de Michel en lui demandant de sortir.
Une fois dans la rue le martiniquais est interpellé, et reçoit encore une volée de coups avant d’être placé en garde-à-vue pour 48 heures. Les neufs jeunes qui étaient à l’intérieur du studio sont également brutalisés, mais finalement relâchés.
Faux en écriture publique
Dans leur rapport, les trois policiers assurent avoir voulu interpellé le producteur pour défaut de port du masque, mais il se serait précipité vers la porte du studio d’enregistrement. « Alors que nous tentons de l’intercepter, il nous entraîne de force dans le bâtiment », expliquent les policiers. Ces derniers disent que pendant l’échauffourée Michel Zecler aurait tenté de « se saisir de l’arme d’un des policiers ». Pour ce qui est de la grenade lacrymogène, ils affirment ne pas savoir qui en a fait usage.
Après avoir visionné les vidéos fournies la l’avocate du producteur de musique, le parquet de Paris a décidé de classer l’enquête et a ouvert le mardi 24 novembre une procédure pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique », ainsi que pour « faux en écriture publique ». Une procédure dont l’Inspection générale de la police nationale, la police des polices, a la charge.
Suspendus à titre conservatoire
Pour l’avocate, les images de la vidéosurveillance ont permis d’innocenter son client qui « serait peut-être actuellement en prison ». Ce jeudi 26 novembre, accompagnée de son avocate, Michel Zecler a déposé une plainte auprès de l’IGPN.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a demandé aujourd’hui la suspension des policiers en espérant que « la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais », tout en déclarant sur France 2 « si la justice conclut à une faute, je demanderai la révocation des trois policiers, ils ont sali l’image de la République ». Ce jeudi, Frédéric Veaux, directeur de la police nationale, à suspendus à titre conservatoire les trois policiers.
SMBN (Source Loop Sider)
Vidéo Loop Sider https://twitter.com/i/status/1331870826652643328