Depuis plusieurs semaines, Saint-Martin connaît des problèmes de distribution électrique, poussant le Préfet Vincent Berton à créer une cellule de crise. Celle-ci se réunit tous les 15 jours avec EDF, les services de l’État, la Collectivité de Saint-Martin et des socioprofessionnels pour évaluer la situation. Lors d’une conférence de presse, le Préfet a présenté l’état de la production et de la distribution d’électricité.
Saint-Martin dispose d’une unité de production vieillissante au fioul, composée de trois tranches. Deux d’entre elles, obsolètes, devraient être fermées rapidement. La première ne respecte pas les normes de rejets atmosphériques, tandis que la seconde est en fin de vie. Le Préfet a annoncé la construction d’une nouvelle unité de production à la biomasse liquide à Galisbay. Si aucun accord n’est trouvé avec les propriétaires, une Déclaration d’Utilité Publique (DUP) sera envisagée.
Le troisième groupe, plus récent, présente des défauts structurels, entraînant l’arrêt de deux des trois groupes. Cela a provoqué un déséquilibre entre l’offre et la demande, entraînant des délestages. Pour y remédier, 5 mégawatts (MW) supplémentaires ont été installés à l’usine, et 4 MW ont été répartis sur l’île via 13 groupes électrogènes.
Un point positif est la baisse de la consommation électrique, passée de 27,4 MW en septembre à 25 MW. Le Préfet souligne que la climatisation est le principal facteur de consommation et que l’hiver pourrait réduire cette demande. Des moyens de production mobiles supplémentaires de 15 MW seront installés début 2025, et une centrale temporaire de 34 MW sera mise en place à l’été 2025, en attendant la nouvelle usine à biomasse liquide prévue pour 2029-2030.
Le Préfet insiste sur la nécessité d’une sobriété énergétique accrue, car la consommation augmente de 3 à 4 % chaque année. Il est essentiel de préserver l’attractivité touristique de Saint-Martin, car des coupures d’électricité pourraient dissuader les visiteurs. Bien qu’EDF doive assumer ses responsabilités, un effort collectif de sobriété est nécessaire.
Le coût d’exploitation des groupes électrogènes reste inconnu, mais les consommateurs paient le même prix qu’en métropole, grâce à la solidarité nationale. Le prix de production à Saint-Martin est quatre fois supérieur à la moyenne nationale, mais l’État ne souhaite pas pénaliser les insulaires.
Le Préfet considère la situation comme une crise, soulignant l’urgence d’agir pour garantir l’approvisionnement électrique. Il a également insisté sur la nécessité de concrétiser les investissements, notamment en matière de foncier.
SMBN