Durant la semaine du 5 au 9 février 2024, l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique) Saint-Martin veut ouvrir l’accès à l’entrepreneuriat de plein droit. Une semaine d’information qui intéresse aussi bien les futurs entrepreneurs que les entrepreneurs non déclarés.
Selon l’ADIE, aujourd’hui encore, faute de moyens et de conseils, trop d’entrepreneurs renoncent à se lancer, ou à donner à leur petite activité la forme d’une véritable entreprise. Aussi l’ADIE Saint-Martin organise, du 5 au 9 février, une semaine d’information pour lever les freins à la création d’entreprise. À cette occasion, l’ADIE publie les résultats inédits de la toute première étude (chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://assets.ctfassets.net/ef04tndlnzev/1cplkszDLyAwfpTjR24jK5/92caf631f9bbee2710f77ba9fa33cdc3/Etude_Travail_Informel_Adie_Nov2023_Web.pdf), menée sur tout le territoire national, sur les entrepreneurs informels qu’elle accompagne chaque année vers l’immatriculation et l’entrepreneuriat de plein droit.
Pour toutes les personnes qui ont un projet d’entreprise en tête ou ont déjà commencé à tester une activité sans la déclarer, l’ADIE organise, partout à Saint-Martin, des ateliers gratuits. Ces actions ont pour objectifs d’expliquer comment, même sans moyen, il est possible de créer son entreprise, et pour partager avec le plus grand nombre les clés pour financer, développer et immatriculer un projet.
« Beaucoup de saint-martinois, quand ils n’ont pas beaucoup de moyens financiers, renoncent à se lancer. Et d’autres, pour les mêmes raisons, créent des petites activités informelle,s mais ne s’autorisent pas l’ambition de voir en grand et de se lancer vraiment. Avec cette mobilisation, nous voulons faire sauter ces freins pour offrir les mêmes chances à tous de donner vie à son projet. », explique Jérôme Trinelle, directeur régional de l’ADIE Antilles-Guyane.
L’emploi informel représente 9,8% de l’emploi total en France
Jobeurs, au black, non déclarés, informels…, pour mieux comprendre la réalité qui se cache derrière cet entrepreneuriat invisible, l’ADIE consacre une étude inédite, confiée au cabinet d’études Pluricité, à ce pan de l’économie qui regroupe les travailleurs indépendants dont les activités ne sont pas déclarées. L’emploi informel représente 9,8% de l’emploi total en France, une réalité qui s’étend probablement de manière encore plus significative à Saint-Martin, selon l’ADIE local.
L’entrepreneuriat informel concerne tous les secteurs d’activité, et les motivations sont très diverses. Pour certains, il s’agit d’une activité complémentaire à un emploi salarié. D’autres ne se lancent pas officiellement par peur de perdre des aides sociales et de ne pouvoir, au moins au début, compenser cette perte par les revenus de l’activité. D’autres enfin sont des entrepreneurs à temps plein rebutés par la complexité des démarches administratives et freinés par la crainte de voir une activité qui fonctionne bien s’écrouler sous le poids des charges, en partie imaginaires, découlant de l’immatriculation.
Le plus souvent, il s’agit dans leur esprit d’une première étape pour tester une idée, un concept, une activité avant de trouver les bons conseils, le financement et le bon moment pour se lancer officiellement. Une étape qui dure parfois bien trop longtemps.
Voilà pourquoi l’ADIE fait le choix d’accompagner ces entrepreneurs non déclarés vers l’immatriculation de leur activité.
Donner les moyens aux entrepreneurs
Plus vulnérables que la moyenne, les entrepreneurs qui restent dans l’informel sont aussi des invisibles. Les femmes et les personnes sans diplôme, exerçant des activités à domicile, y sont surreprésentées, ainsi 61% des travailleurs informels sont des femmes, 34% sont sans diplôme et 65% exercent leur travail à domicile.
Cet entrepreneuriat informel, s’il échappe aux statistiques et ne contribue pas aux charges communes, n’en produit pas moins des biens ou des services qui créent de la valeur et des liens de solidarité dans les territoires.
En 2022, l’ADIE Saint-Martin a lancé le dispositif « Tremplin ! Développer son activité en confiance ». La méthode des conseillers et des bénévoles de l’association consiste en priorité à donner les moyens aux entrepreneurs de se projeter dans un développement économique de leur activité, puis à les sensibiliser aux avantages d’une immatriculation.
Le financement de l’ADIE a souvent un effet de levier, en donnant à l’entrepreneur la possibilité d’investir dans son activité et de régler les coûts liés aux démarches d’immatriculation. Depuis le lancement du dispositif à Saint-Martin, ce sont 41 porteurs de projets qui ont été accompagnés vers la formalisation de leur activité.
Parmi les entrepreneurs accompagnés vers l’immatriculation par l’Adie 78 % déclarent que leur activité s’est développée depuis la formalisation, 56% déclarent que leur revenu a augmenté et 93% déclarent se sentir légitimes dans l’exercice de leur activité.
L’ADIE est une association nationale reconnue d’utilité publique qui défend l’idée que chacun, même sans capital, même sans diplôme, peut devenir entrepreneur, s’il a accès à un crédit et à un accompagnement professionnel.
Depuis près de 9 ans, son réseau de spécialistes finance et accompagne les créateurs d’entreprise, pour une économie plus inclusive.
Dans son agence fixe et ses permanences qui couvrent tout le territoire, ses 4 salariées et 5 bénévoles ont financé et accompagné 198 entrepreneurs en 2022 et près de 220 en 2023.
SMBN